Un an plus tard… Refuser la fatalité !
Un an plus tard, le monde d’après ressemble furieusement au monde d’avant. A se demander avant et après quoi ?
Au départ, le port du masque n’était pas nécessaire pour se protéger de la Covid-19 selon la porte-parole du gouvernement jusqu’à ce que nous apprenions qu’il devient obligatoire y compris en plein air. Et cela même alors que toutes les études scientifiques concluent en leur inutilité en pareil cas.
Au départ, on devait se confiner chez soi puis il nous a récemment été demandé d’être confiné dehors car le premier ministre découvre qu’« il vaut mieux passer un peu de temps dehors plutôt qu’en intérieur avec d’autres personnes ».
Au départ, la solution à l’arrêt de l’épidémie serait la vaccination puis les atermoiements scientifiques et gouvernementaux ont transformé cette certitude en doute.
La seule chose certaine, c’est que nous devons apprendre à vivre avec le virus.
Mais de quelle vie parle-t-on ? Et en particulier pour les personnes en situation de handicap mental ? Entre celles accompagnées en établissement qui connaissent quasiment le confinement depuis 12 mois et celles en habitat inclusif ou ordinaire qui n’ont jamais autant été isolées.
Qui accepterait cela sans mot dire ?
La plupart ne votera pas, au grand soulagement de certains candidats aux élections départementales et régionales en juin 2021, ce qui renforce le sentiment que nos élus sont de plus en plus « hors sol » vis-à-vis des personnes handicapées plongées dans leur bulle anti covid.
Le slogan « rien sans nous pour nous » des associations d’auto représentants devient aussi éloigné que « la réponse accompagnée pour tous » et le second devient une farce pour le premier. En effet, parmi les grands oubliés des politiques sociales, les personnes handicapées sans solution remportent, malgré elles, la palme ! Que deviennent-elles en période de crise sanitaire ? Comment sont-elles accompagnées ?
La fermeture du foyer de Taintigny en Belgique a provoqué au mois de février 2021 une mobilisation des associations nordistes, dont les Papillons Blancs, qui ont débloqué les places nécessaires sous réserve d’avoir des moyens complémentaires par les financeurs. Mais pourquoi les départements et l’Etat n’organisent-ils pas, dans la même urgence, la création de places pour les 6500 nordistes sans solution ? Pourquoi faut-il attendre des fermetures d’établissements belges pour le faire ? La question se pose d’autant plus que l’ARS Hauts-de-France craint la fermeture probable de 10 autres établissements belges.
La tentation de baisser les bras est forte jusqu’à ce que l’on se dise « ce n’est pas possible ! » Nos enfants méritent autre chose que de servir de bouc émissaire aux économies voulues par les politiques libérales obsédées par leurs tableaux de bord et leurs graphiques.
Notre Union départementale entend faire entendre une autre voix durant la campagne électorale qui s’annonce en remettant la solidarité comme le principe d’action central vis-à-vis des personnes en situation de handicap mental.
Nous demanderons la mise en place d’un plan de création de places en urgence avec des réponses rapides, durables et évolutives.
Nous demanderons que des candidats en situation de handicap puissent être faire partie du futur exécutif départemental comme c’est d’ores et déjà le cas dans certaines communes.
Nous demanderons des moyens adaptés à la MDPH du Nord pour que ces délais de réponses soient décents.
Nous demanderons que le fonctionnement des CDAPH soient généralisées à toutes les demandes d’accompagnement.
Nous demanderons que toutes les orientations non souhaitées en Belgique cessent et que ces crédits soient réservés à des places dans le Nord.
Bref, nous demanderons une politique réellement solidaire.
Ces propositions seront débattues dans les semaines à venir au sein de notre mouvement parental grâce à l’organisation d’un plaidoyer que notre Union départementale et toutes les associations « Papillons Blancs » dans le Nord porteront dans tous les cantons.
Nous refusons la fatalité. Nous refusons la médiocrité.
Nous continuerons à agir comme les fondateurs de nos associations l’ont fait inlassablement.
Nous le devons aux parents, à leurs enfants, aux aidants et aux professionnels car la vie en société dites inclusive ne se résume pas à être accompagné dans une bulle pendant que d’autres restent hors sol.
Claude HOCQUET, Président.